Un clou dans le vide et l’étanchéité part à l’eau!

Parce que clou et membrane ne font pas toujours bon ménage 

Un entrepreneur couvreur reçoit un appel d’un client qui lui dit qu’il y a une infiltration d’eau seulement six mois après la réfection de son toit. L’entrepreneur répond à son client qu’il est impossible que la toiture coule, car en plus des bardeaux d’asphalte, une membrane autocollante a été installée sur la surface entière du toit. 

29 août 2017

Comme nous sommes en pleine période de redoux, l’entrepreneur explique à son client qu’il peut s’agir de condensation. À cause du réchauffement des températures, la glace est redevenue liquide et coule à l’intérieur. Il suggère alors de dégager les soffites afin d’améliorer la ventilation du vide sous-toit. 

À la suite des recommandations de l’entrepreneur, le client s’empresse de dégager ses soffites. Deux semaines passent et, surprise! un autre dégât d’eau se produit au même endroit. 

Le client rappelle son entrepreneur en lui disant que, malgré une meilleure ventilation, il se produit encore d’autres infiltrations d’eau. L’entrepreneur, surpris et surtout septique que son recouvrement de toiture soit en cause, se déplace afin de trouver la source du problème. 

En faisant une ouverture au plafond, l’entrepreneur est à même de constater qu’il n’y a pas de givre ou de glace. Il y trouve plutôt de l’eau qui s’écoule d’entre deux planches du pontage du toit. 

Surpris de cette découverte, il se rend sur le toit afin de vérifier l’état des bardeaux d’asphalte : aucun manquant ou mal collé. En fait, aucune déficience apparente, mais toujours une infiltration d’eau.  

Notre entrepreneur décide donc, avec l’accord du propriétaire, de retirer quelques bardeaux afin de s’assurer qu’il y a bel et bien une membrane sous ceux-ci. Après avoir retiré les bardeaux, l’entrepreneur constate que certains des clous qui les retenaient avaient traversé les bardeaux et la membrane pour laisser un trou permettant l’infiltration d’eau lorsqu’il pleuvait et ventait dans une certaine direction. L’entrepreneur s’est donc aperçu que ce n’est pas parce qu’il y a une membrane qu’il y a obligatoirement étanchéité.  

Dans les faits, l’entrepreneur a utilisé une cloueuse pneumatique lors de la mise en place des bardeaux. Bien que ce soit d’excellents outils, il faut faire attention quand on utilise ce type d’appareil, car on ne ressent pas la résistance du clou qui pénètre dans le bois. Dans le cas présent, la présence de planches à titre de pontage a permis à certains clous de se localiser entre deux planches sans que le couvreur s’en rende compte. Certains clous ayant traversé la surface des bardeaux, le couvreur a pris la peine d’ajouter un clou à côté du premier qui avait traversé le bardeau, sans toutefois vérifier pourquoi ces clous avaient traversé. Le deuxième clou ajouté n’a pas permis de sceller celui laissé par le premier dans le bardeau et encore moins dans la membrane.  

En conclusion, lorsqu’un clou traverse le bardeau d’asphalte, il y a une cause, et il est important de la déterminer. Ainsi, pour éviter ce genre de problème, l’entrepreneur aurait pu ajouter un contreplaqué ou un OSB afin d’obtenir un pontage régulier pour la pose de ses bardeaux.