Quand fissuration rime avec consternation… quelles sont les conclusions?
Une histoire de vibrations et de fissurations
Que faire quand des inspecteurs découvrent des fissures dans les murs de fondation en façades avant et arrière, vis-à-vis des murs mitoyens de maisons jumelées?
Imaginez-vous donc que le problème se répète, à quelques détails près, dans un autre développement résidentiel similaire. Même typologie de bâtiments, même type de fissuration (apparence et emplacement), cependant la cause en est tout autre.
La distinction majeure entre les deux développements réside dans la réalisation de la rue. Dans le premier projet, où la cause de la fissuration se cachait dans le comportement mécanique du béton, les travaux de réalisation de la voie carrossable ont eu lieu avant l’édification des bâtiments. Or, dans le cas présent, ces travaux ont été effectués après.
Plusieurs croient que lorsque les travaux relatifs à la rue sont en cours, la vibration de la machinerie lors de la compaction causerait l’apparition de fissures dans le béton des fondations des bâtiments déjà en place. Cette croyance est en partie vraie puisque la vibration lors de la compaction et le passage de la machinerie lourde sont les éléments déclencheurs pouvant provoquer la fissuration du béton.
Toutefois, n’allez pas croire que c’est aussi simple. Lors des travaux de réalisation de la voie publique, l’étape de la compaction accompagnée du passage de la machinerie lourde crée de la vibration dans le sol. Selon le type de sol présent et son niveau de compaction, la vibration causée par les travaux de la voie carrossable sera transmise dans le sol vers les fondations des bâtiments existants adjacents, pouvant provoquer la fissuration du béton.
Par conséquent, il importe de connaître le type de sol sur lequel on construit, d’où l’importance d’avoir en main, avant la réalisation des travaux, un test de sol pour connaître ses principales caractéristiques et son comportement. Autrement dit, le niveau de compaction requis sera adapté à la géotechnique présente et aux bâtiments projetés.
Dans le cas où les travaux de réalisation de la rue sont exécutés avant la mise en chantier des bâtiments, il va de soi que les risques de fissuration par vibration sont beaucoup moins élevés, c’est pourquoi une plus grande tolérance dans le niveau de compaction est acceptable. Inversement, lorsque les travaux de la voie publique ont lieu après, la tolérance du niveau de compaction du sol sur lequel reposent les bâtiments est plus restrictive.
Par exemple, si le sol est composé de sable, les effets de la vibration seront minimes (si la compaction est adéquate évidemment). Cependant, comme le Québec est composé majoritairement d’argile, il est très probable de constater des fissurations causées par un niveau de compaction insuffisant sous les bâtiments lorsque les travaux de la voie publique sont exécutés après la mise en place des bâtiments, et ce, en raison de la vibration qui voyage dans le sol.
Portez une attention particulière au type de sol lorsque les rues sont réalisées après la construction des bâtiments. Cela vous évitera bien des soucis!