Une toile qui donne des chaleurs!
L’énigme de la fenêtre qui se déformait sous la chaleur du soleil
Au printemps, un entrepreneur livre une maison à l’entière satisfaction de ses clients. En novembre, les nouveaux propriétaires préparent leur résidence pour l’hiver et retirent les moustiquaires afin de favoriser une meilleure circulation d’air sur le vitrage dans le but de réduire les risques de condensation.
En voulant retirer la moustiquaire de la fenêtre de la chambre du deuxième étage, laquelle est située plein sud, ils constatent que la traverse supérieure de la fenêtre est déformée. Craignant d’abord un problème de structure, les propriétaires avisent sans trop attendre leur entrepreneur.
L’entrepreneur se rend sur place accompagné d’un représentant du fournisseur de fenêtres. Puisque les murs ne présentent aucun signe résultant d’une faiblesse structurale, des vérifications au niveau de l’installation sont entreprises (dégagement de la structure, nombre de cales et leur emplacement, etc.).
L’installation de la fenêtre semble tout à fait adéquate. C’est pourquoi l’entrepreneur et le représentant du fournisseur de fenêtres en arrivent à la conclusion que le problème réside dans un défaut de fabrication. La fenêtre est donc remplacée aux frais de l’entrepreneur et du fournisseur.
Vers la fin de février, les propriétaires remarquent exactement le même problème au niveau de la même fenêtre. Ayant déjà effectué les vérifications d’usage sur le plan de la structure et ayant pris toutes les mesures nécessaires à la bonne exécution de l’installation lors du remplacement de ladite fenêtre à l’automne, l’entrepreneur et le représentant du fournisseur ne savent plus quoi penser. L’entrepreneur décide donc de faire appel au conseiller technique de l’APCHQ de sa région et lui fait part du problème. En arrivant sur les lieux par un bel après-midi ensoleillé, le conseiller constate tout de suite que la toile opaque est complètement fermée… c’est à ce moment que la cause la plus probable du problème l’éblouit tel un rayon de soleil!
La fenêtre se déforme par la chaleur du rayonnement solaire, laquelle est emprisonnée et concentrée de façon ponctuelle sur le vitrage en raison d’une toile solaire opaque toujours fermée. Le vitrage, combiné à la chaleur des rayons du soleil, agit comme une loupe et provoque une augmentation importante de la température du côté intérieur du vitrage. Puisque la toile opaque ne diffuse aucunement la chaleur, et que les occupants la laissent continuellement fermée, la température du verre et, par conséquent, celle des cadrages, devient très élevée.
Dans le cas présent, des températures aux alentours de 60 °C à 65 °C ont été prélevées vers la fin de février. Or, il est tout à fait possible qu’en janvier ou début février, lorsque le soleil est à son zénith le plus bas, les températures de surface aient été encore plus élevées.
Selon les spécifications des fabricants, le PVC se déforme lorsque le matériau atteint des températures de 68 °C. Par conséquent, il est tout à fait plausible que les températures du PVC aient atteint, voire dépassé, ce stade et causé la déformation de la traverse supérieure de la fenêtre.